BRETIN Frédérique – « En transit, Polyptyque 1 »

La biographie de l’artiste

Frédérique BRETIN

Née en 1962 à Compiègne (60).

1999 – 2002 Atelier de Recherche Photographique, Espace Saint-Cyprien, Toulouse (31).
1997 – 1999 Diplôme de Photographie, Ecole Technique de Photographie et d’Audiovisuel, Toulouse (31).
Titulaire du diplôme de l’Ecole Nationale Supérieure de la photographie d’ARLES – 2011
Vit et travaille à Calviac (24).
Principales expositions depuis 2005 :
2009 Opus One (Exposition collective), Collectif SPMBB, Montignac (24).
2008 Exposition personnelle, Association les Rives de l’Art, Abbaye de Cadouin (24) ; Itinéraires des photographes voyageurs, Espace Mably, Bordeaux (33).
2007 Exposition personnelle, Latelier, Association Mydriase, Montignac (24) ; Exposition personnelle, Association les Rives de l’Art, Parc panoramique de Limeuil (24).
2006 Exposition personnelle, Galerie Espace Saint-Cyprien, Toulouse (31) ; Exposition personnelle, Galerie L’OEil Ecoute, Limoges (87).
2005 Mises au jour (Exposition collective), Fond Départemental d’Art Contemporain de la Dordogne, Périgueux (24).

Aide individuelle à la création de la DRAC Aquitaine en 2009 pour le projet Une traversée ferroviaire Trans-scandinave, Une pause dans les terres Arctiques Norvégiennes.

L’univers de l’artiste

En tant que photographe plasticienne, Frédérique Bretin observe sans cesse le paysage dans son acception la plus large et interroge notre relation à l’environnement. Or, il n’existe pas de manière naturelle de voir le paysage ; il n’est révélé que par le regard de l’humain au travers de constructions mentales culturellement formatées. Cela se traduit par toute une série de filtres collectifs et personnels, par des influences de civilisation, d’époque, de milieu, autant que par les ressentiments propres d’un individu. Ainsi, au-delà d’un point de vue subjectif sur ce qui est montré, Frédérique Bretin tente de rendre visible des espaces, des points de fusions où convergent l’univers de la pensée et celui du regard.

Pour la série Paysage (2002-2007), dont trois photographies ont déjà fait l’objet d’une acquisition par le Conseil départemental de la Dordogne en 2005, l’artiste a choisi d’aborder le thème de la « non-présence » en parcourant à pieds un territoire rural géographiquement réduit. Dans la série Les vagues (2008), elle s’intéresse au paysage mouvant de l’océan devant un immense ciel en aplat blanc employé comme un matériau périphérique apte à produire le vide. L’ensemble de ces oeuvres s’opère dans la lenteur du mouvement et de la prise photographique. Un cadrage rigoureux alliéà une lumière juste, diffuse et sans ombre, met en évidence un travail caractérisé par l’absence de perspective. Dans la lignée du couple Bernd et Hilla Becher, la photographe privilégie l’approche frontale, un peu austère, afin d’exclure toute distraction pour que chaque objet présent dans l’image agisse par sa seule substance. Dans une vision gommée par le brouillard ou par le crépuscule, elle recherche l’expression à la fois minimale et essentielle du paysage.

Dans la série En Transit (2005-2008), Frédérique Bretin collecte des « humeurs » dans le glissement du déplacement routier à l’aide d’un appareil photo numérique sommaire. Déjà en 2001, son premier road movie photographique nous livrait en alternance des impressions captées depuis une voiture lancée à pleine vitesse sur autoroute, et des images prises dans l’intimité de la maison de sa grand-mère. « Dans cette déambulation attentive, explique-t-elle, quelque chose de clos opère. Derrière la vitre, un vide sonore tient le monde à distance, et sollicite plus activement une vision alliée à l’errance de la pensée ». Frédérique Bretin cherche à pointer, dans sa traversée « trans-paysagère », « les apparitions de cette confrontation ».

Une même préoccupation guide en réalité ces deux démarches. D’un côté, la photographe se rend dans des lieux ordinaires et quotidiens pour y réaliser des images pensées en amont. De l’autre, elle envisage le paysage comme le générateur d’une vision inscrite dans un déplacement. Elle laisse ainsi le soin à son environnement de la guider dans ses pérégrinations pour mieux définir les espaces de contacts. En regardant les oeuvres de Frédérique Bretin, l’observateur devient à son tour un passager qui s’embarque sans le savoir pour un étrange voyage, un ailleurs déstabilisant et inédit, une odyssée visuelle au coeur du paysage.

A propos de l’oeuvre

En transit, Polyptyque 1 – 2008
12 tirages 30 x 22,5 cm, soit installés 93 x 94,5 cm
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2009

Soumise aux migrations quotidiennes, la route est un simple axe de circulation au premier abord. Pourtant, depuis le confort d’une voiture dont elle est la passagère, Frédérique Bretin fixe les paysages qui défilent sous ses yeux, comme autant de fenêtres entrevues pendant quelques secondes.

Ce polyptique composé de douze photographies est le premier de la série En transit (2005-2008). Les prises de vues, réalisées au cours de ses déplacements dans le grand sud-ouest, pourraient avoir été faites n’importe où, tant ces paysages ont une dimension générique.

Arbres, prairies et bâtiments sont les seuls « signes de reconnaissance balisant l’espace ». La partie basse de chaque image est visible dans un flou provoqué par la vitesse, la partie haute laisse la place à un ciel infini allant du gris clair au bleu foncé. La vision est accélérée par le mouvement mais la photographie donne l’illusion du temps réel.

Frédérique Bretin transforme le genre du paysage par l’originalité de son regard sur un monde qui, au fil du crépuscule, se métamorphose en un sujet immobile mettant en lumière les solitudes qui peuplent cet espace de transit.

BRETIN Frédérique
La Paponie
24370 Calviac
05.53.28.18.07
06.76.82.45.81
frederiquebretin@orange.fr
http://www.frederiquebretin.com/