LO-renzo – Sans titre

Sa biographie

LO-renzo

Né en 1965 à Lyon (69).
« Vit et fonde » à Saint-Médard-d’Excideuil (24).

Principales expositions personnelles et collectives :
2009 Carte blanche (Exposition personnelle), Centre culturel Jean-Pierre Fabrègue, Saint-Yrieix-la-Perche (87).

2006 L’art tramé, Musée du dessin et de l’estampe originale, Gravelines (59).

2004 Festival Expoésie, Périgueux (24).

2003 Sportissimo, Centre d’art contemporain, Lacoux (01). 2001 Salon de la Jeune création, Grande Halle de la Villette, Paris (75) ; Art en dépôt, Association LAC&S, Château de Nedde, Vassivière- en-Limousin (87).

1999 L’Art est Ouvert, ADDC, Conseil départemental de la Dordogne (24) ; Le jardin d’hélys-oeuvre, Saint-Médard-d’Excideuil (24).

1994 Salon de musique, Galerie Lara Vincy, Paris (75).

1991 Espace lyonnais d’art contemporain, Lyon (69).

2008 Bourse individuelleà la création, Ministère de la Culture – DRAC Aquitaine.

1992 Allocation d’installation d’atelier d’artiste, Ministère de la Culture – DRAC Rhône- Alpes, Lyon (69).

 

Son univers

Acteur-plasticien aux multiples facettes depuis près de 20 ans, LO-renzo revendique le fait « d’être artisteà plein temps » et inscrit l’art dans son quotidien comme un défi de chaque jour. Créateur d’actions, il se met en scène dans des situations cocasses toujours inspirées du réel. Sa pratique artistique est en effet si près de la vie qu’il peut parfois s’y dissoudre, ne faire qu’un avec son environnement. Designer d’objets, ses inventions sont des points de rencontre et d’échange, propices aux surprises. De ces petits mondes révélés naît le mystère, comme un appel à la fantaisie de celui qui les regarde. Sans métaphore ni symbole, les oeuvres de LO-renzo, au lieu de nous inviter à en pénétrer la signification interne, nous renvoient immédiatementà l’exploration d’un espace imaginaire que nous partageons avec elles. En 1992, pour Le déjeuner sur l’herbe, LO-renzo revisite déjà l’histoire de la peinture, de Edouard Manetà Claude Monet, en détournant l’oeuvre originale à sa façon.

L’année suivante, il invente le ready-arrhe à partir de l’équation de Marcel Duchamp « Arrhe / Art = Merdre / Merde ». Ce clin d’oeil au maître, à travers un readyarrheà base de rouleaux de papier hygiénique, sera l’élément déclencheur de sa démarche : « faire de l’art », d’une manière nouvelle, insolente et drôle. Egalement dans la continuité de Duchamp, pas le Marcel Duchamp du readymade cette fois mais celui des expérimentations sur l’optique, LO-renzo travaille la problématique de la trame. En maquillant notamment une carte IGN avec un motif camouflage, il questionne l’idée de projection de l’image d’un espace dans un autre, de sa transposition selon différents modes représentatifs et sur différents supports.

Cela l’amène ensuite à intervenir sur un site de 13 hectares, le jardin d’hélys-oeuvre, dans un travail de « recréation permanente » (Zonage au sol et Cible depuis 1999). Sur ce lieu, on croise aussi des Cabanes, blanches ou roses, suspendues ou tendues de filets de camouflage. En contournant ces formes minimalistes à échelle humaine – 1,80 m de haut comme la taille de l’artiste – le visiteur commence à deviner le travail de LO-renzo et peut apprécier l’espace, l’équilibre, le sens de la dynamique qu’il met au jour. L’artiste cherche la source de cette nature omniprésente, l’observe, la fixe, et parfois détourne les éléments de leur cycle naturel. Ainsi, à la manière de Guiseppe Penone, il ratisse, écorce les troncs d’arbres couchés au sol pour mieux en restituer la beauté.

Il représente également l’homme face au paysage dans ses autoportraits de dos – tantôt frère de Van Gogh parmi les tournesols, tantôt soldat de l’armée de terre (série Arrhaine) – où l’humour et la fiction se disputent la géométrie de la composition. Un désir de fusion et de cohésion finales caractérise l’ensemble de son oeuvre : il s’agit de rassembler tous ces éclats d’humanité apparemment si éloignés les uns des autres, et de les mettre pour ainsi dire, sous tension, en une réelle matérialité dont la simplicité apparente amplifie l’effet.

 

A propos de l’oeuvre

Sans titre, série Camouflage – Arrhaine,
prise de vue : Virginie Salot, 2 photographies couleur, 60 x 90 cm chacune, 2007-2009

LO-renzo se met en scène en tant que son propre modèle, jouant avec son image et ses intérieurs dans des paysages de Dordogne qui lui sont familiers.

Avec la série Camouflage, il s’intéresse plus précisémentà la question du corps dans l’environnement : comment se fondre ou au contraire ressortir dans un paysage naturel, social ou culturel donné ? Dans ce diptyque, LO-renzo cherche doublement à se cacher : vêtu d’un treillis militaire tout d’abord et en se mettant également la tête dans un terrier, à la manière de l’autruche, ou, plus spectaculaire encore, en faisant disparaître tout le haut du corps dans un pli de terrain.

Son travail nous permet alors de mesurer l’ampleur du paradoxe d’un motif, le camouflage, conçu à l’origine, non pas par de grands stratèges mais par des artistes français, dans le but de dissimuler l’uniforme des fantassins de la Première Guerre mondiale.

Ce sont également des artistes comme Andy Warhol qui l’ont détourné de sa fonction première et rendu remarquable, au sens propre du terme. Le camouflage a pu ainsi acquérir une symbolique anti-guerre, et plus généralement attirer l’attention sur ce que l’on ne veut pas voir.