MAAÍMURA Inna – Goraintzi VI

Sa biographie

Né en 1972 à Laxou (54).
Licence de philosophie, Université François Rabelais de Tours (37).
Vit et travaille à Saint-Avit-de-Vialard (24), installé en Dordogne depuis 1999.

Principales expositions, actions et performances :


2009 Nocturnes (Exposition collective), Associations Céleste et Mydriase, Saint-Avit-de-Vialard (24) ; Le grand Splatscho / Infrabase n°1 (Exposition évolutive, performances), SPMBB Opus One, Association Mydriase, Montignac (24).

2008 Matières grises et Requiem pour la Bessède, Exposition, Latelier, Montignac (24).

2007 Une inscription européenne, Exposition, Banque européenne d’investissement, Luxembourg (Luxembourg).

2005 Octobre blanc en Périgord Noir (Spectacles, conférences marches, actions), expositions à Sainte-Alvère et au Bugue (24) ; Lascaux, Foz Côa, laboratoire d’art en marche, marche symbolique reliant réellement des sites majeurs de la préhistoire du Périgord, du Pays Basque et des Asturies jusqu’au Portugal.

2001 Les champs de la trace (Exposition collective), Centre culturel de la Visitation, Périgueux (24).

1999 Similinippon (Exposition collective), Galerie La Passerelle, Tours (37) ; Festival Errobiko Festibala, spectacle La Paroi (leize pareta), Compagnie Suarri, grottes préhistoriques, Sare (64).

Son univers

Peintre plasticien, Inna Maaimura se définit comme un « chasseur de formes ». Après des  études de philosophie, il collabore à des créations chorégraphiques à Tours, puis s’installe en Dordogne en 1999 où il fonde le Mouvement pour l’Unité Eurasienne et mène différentes actions avec des associations regroupant peintres, musiciens et poètes.

Il participe notamment en 2005 à une marche de trois mois sur le thème Lascaux – Foz Côa, un laboratoire d’art en marche, reliant des sites majeurs de la préhistoire du Périgord au Portugal. En traversant le Pays basque, il remarque de nombreux graffitis sur les frontons des villages. Le mur de la place publique lui apparaît alors comme le support pariétal d’une écriture et de ses revendications vouées à disparaître sous un badigeon blanc. La peinture devient dissimulation, camouflage, effacement d’une parole probablement non autorisée. Ce jeu d’inscription et de recouvrement, sorte d’art brut, spontané et oppositionnel, interpelle l’artiste : « De mon intérêt pour l’écriture et sa graphie (sa calligraphie), et de celui pour la peinture, notamment abstraite, émergeait la possibilité de cette confrontation irréductible entre ce qui se dit et ce qui se peint, l’un ne pouvant jamais se soustraire à l’autre, ni s’y soumettre ». De ce voyage va naître une première toile, Jai Alai (2005), déclinée ensuite tout au long de la série Goraintzi (2008).

D’une manière sous-jacente, l’oeuvre d’Inna Maaimura traite de la langue, basque principalement, mais à travers elle, de toutes celles tombées peu à peu dans l’oubli et qu’il révèle par la peinture. Pour témoigner de leur absence ou de leur disparition, il s’appuie sur des formes récurrentes telles que le « bouleau » (betula en latin), arbre sacré des populations sibériennes et nécessaire aux rites d’initiation chamanique, sujet de son exposition Requiem pour la Bessède (2008). Étymologiquement lié à cette essence, le « béton » est associé dans son oeuvre à une certaine idée de la modernité et de la construction contemporaine, de l’image désastreuse du blockhaus à l’édification des monuments du souvenir. La poétique du blanc est le fil conducteur de ses actions, installations et gestes orientés : on retrouve ainsi « l’homme blanc » (gizon xuria) dans ses performances, le « carré blanc » dans ses vidéos (lauki xuria), la « ligne blanche » dans ses peintures. En référence à la combinaison de protection ou au vêtement de rituel, l’usage de la couleur blanche est donc un moyen d’évoquer un danger invisible mais réel, comme le nihilisme de nos jours.

Inspiré autant par les oeuvres du paléolithique que par le travail de Joseph Beuys autour de la mort, en tant que centre de tout processus humain et spirituel, Inna Maaimura questionne le lien entre l’art et le funéraire, entre la création et la finitude de l’homme. Au-delà de l’origine du signe, de la trace ou de la représentation, il interroge ce qui rend possible toute apparition d’une forme neuve et ouvre, à sa façon, la voie d’une « nouvelle préhistoire de l’art ».

A propos de l’oeuvre

Goraintzi VI – 2008 technique mixte sur toile, 100 x 100 cm Oeuvre acquise en 2009

La série Goraintzi, qui signifie littéralement « souvenir pour un absent », traite du thème de l’écriture et de son recouvrement à travers la culture et la langue basques.

Inna Maaimura utilise la force plastique de l’abstraction et appréhende la toile comme une paroi. Enduite de peinture, de pigments, de plâtre et de sable, elle retient dans la matière encore brute des inscriptions en lien avec les préoccupations de l’artiste.

Le mot « urki », par exemple, désigne l’arbre « bouleau » et le terme « basajaun » fait référenceà la légende du « seigneur sauvage », sorte d’homme des montagnes imaginaire. La ligne, motif graphique millénaire, est ici bande horizontale ou coulure verticale pour rappeler le marquage des frontons de pelote basque et la signalétique urbaine.

La trace blanche délimite, sépare, ou crée un vide de représentation, pour mieux mettre en évidence la résurgence du passé et la dégradation de notre mémoire, le dicible et l’indicible.


INNA MAAIMURA
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maaimura@free.fr