Sa biographie
Né en 1973 à Bergerac (24).
Ecole d’art appliqué de la Gironde.
CAP de Photographie.
Vit et travaille à Monpazier (24).
2009 Paris Sweet Sixteen, « 80 avenue Paul Doumer », Paris (75) ; Atelier ouvert, Monpazier (24) ; Galerie des remparts, Bordeaux (33).
2008 Exposition MAD, Bergerac (24). L’exposition noire, Marsalès (24).
2007 Exposition à l’atelier d’Emile Parchemin.
Exposé à la galerie Artwist, Paris (75), de 2007 à 2009.
Son univers
Très tôt, Greg Mattera a su parcourir et scruter les différentes techniques de la création, multipliant ainsi ses connexions et ses attaches artistiques. Mais ce n’est qu’à l’âge de trente ans, riche d’une multitude d’univers, qu’il commence à laisser libre cours à ses expérimentations sur les matières, les couleurs et les formes.
Du portrait Pop’Art au collage surréaliste, il jongle avec les procédés, les styles et les sujets sans difficulté aucune. La photographie numérique, qu’il affectionne tout particulièrement, est au centre de son travail, non pas comme une fin en soi mais uniquement comme moyen d’exploration. Dans sa première série Soirées privées (2006), Greg Mattera s’exerce à partir d’images qu’il a prises lors de fêtes où le champagne coulait à flot. Les visages sont absents, le cadrage se resserre sur les bouteilles et les verres ressortent essentiellement en jaune sur fond noir. Tout de suite après vient la série des Icônes (2007), traitée de la même manière en couleur sur fond noir à partir de photographies en ligne sur Internet.
De Marilyn Monroe à J. F. Kennedy, en passant par Elvis ou Al Capone, j’ai souhaité représenter les meilleurs de chaque catégorie ! Actrices, présidents, chanteurs, gangsters… ». Il cherche à réaliser des toiles qui nous parlent à tous, nous rappellent des personnages qui nous sont familiers pour les avoir vus sur les couvertures des magazines ou des affiches de cinéma. Plus récemment, dans sa série Collages (2008), son vocabulaire plastique a évolué vers l’écriture, les retouches numériques et les ajouts de peinture. La temporalité de l’acte de peindre rejoint alors celle plus célère de la photographie.
En partant d’un concept, d’un mot, d’une idée rédactionnelle, Greg Mattera expérimente les limites de la perception d’une image : il la sélectionne, la dédouble, la multiplie, la juxtapose à d’autres. Il choisit ensuite ses matières premières, son format et crée au final un ensemble structuré et cohérent. Il nous offre ainsi une peinture délibérément urbaine, à l’esthétique précieuse et populaire à la fois. Dans ses créations se font écho différentes influences et courants artistiques à la fois identifiables et mêlés : le Graffiti, dans son goût de la couleur et de la calligraphie, les photographies de Sarah Moon, les arrachages de Jacques Villéglé, ou encore la Figuration narrative. Plus que des modèles, ce sont là des références bien intégrées dont Greg Mattera sait s’émanciper pour définir un univers peuplé de silhouettes lisses et soignées à l’extrême.
D’une beauté plus irréelle qu’idéale, conquérantes et déterminées, ces femmes fatales sont sans doute moins frivoles qu’il n’y parait. En ce sens, ses oeuvres ne sauraient se limiter à une expression purement visuelle et décorative. Une parfaite maîtrise d’exécution ne masque en rien l’énergie et la vitalité qui se dégagent de ses toiles. Derrière la profusion et l’exubérance de ses héroïnes, se dévoile un état d’urgence : celui de peindre un monde sensuel, envoûtant, immatériel.
A propos de l’oeuvre
L’oeuvre de Greg Mattera se découvre par strates : il peint, colle des photographies, arrache, et peint à nouveau par dessus. Il extrait ainsi de l’image d’origine des signes qui permettent une nouvelle appréhension des textures, des formes et des couleurs.
L’objectif est de ralentir la lecture du sujet photographié, ici Asia Argento, pour que la vision soit moins frontale, plus sensuelle. Le recouvrement par touches laisse ainsi le temps au spectateur de s’imprégner de l’essence diffuse du portrait de la réalisatrice italienne, actrice insaisissable mais aussi disc jockey à ses heures. Petit à petit, les détails apparaissent, notamment le plus connu de ses tatouages, l’ange situé sur le bas ventre, réalisé d’après un motif du peintre belge surréaliste Paul Delvaux. Bien que l’on retrouve ici la passion de l’artiste pour la culture populaire, cette peinture issue de la série des Collages constitue cependant un important tournant dans l’oeuvre de Greg Mattera.
S’éloignant du kitsch, du pop, et de l’univers qui signèrent ses débuts, il se dirige maintenant vers un travail plus précis, plus rigoureux, dans lequel les volumes, les structures, les lignes, et la lumière prennent une part importante. Sa palette a changé : infiniment plus subtile, elle s’est enrichie de nuances de couleurs sourdes d’une grande élégance. Dans le même temps, la stylisation particulière de ses égéries, sa signature, conserve l’esprit contemporain et caractéristique de son travail.