BRAND Michel – « Scène IIIC, Scène LXXXVI, Scène LXIII »

La biographie de l’artiste

Michel BRAND

Né en 1951 à Saint-Mandé (94). Licence d’anglais à l’université Paris VIII.
Vit et travaille à Rouffignac (24).

Principales expositions et réalisations dans le cadre de projets architecturaux depuis 2005 :
2009 L’Art est Ouvert (Exposition collective), Agence Culturelle Départementale Dordogne Périgord et l’association La Nouvelle Galerie, Monbazillac (24) ; Exposition collective, Galerie L’app’Art, Périgueux (24) ; Ephémères (Installation), association Les Rives de l’Art, Abbaye de Cadouin (24) ; Made in street (Installation), SPMBB Opus One, association Mydriase, Montignac (24) ; Conception d’un décor lumineux et d’une signalétique pour Le Palio, palais des sports de Boulazac (24) (Architecte Bernard Chinours).
2008 Peintures et dessins récents (Exposition personnelle), Galerie l’Atelier, Association Mydriase, Montignac (24).
2007 Dessine le (Exposition collective), Espace culturel F. Mitterrand, Périgueux (24) ;
Mises au jour (Exposition collective), Fond Départemental d’Art Contemporain de la Dordogne (24) ; Conception d’un signal identitaire d’accueil, de barrières, portail et garde-corps pour le site classé de la forge de Savignac Lédrier (24).
2005 Vénus en Périgord (Exposition collective), Espace culturel F. Mitterrand, Périgueux (24).

L’univers de l’artiste

Expérimenter, Michel Brand sait ce que cela signifie. Depuis plus de vingt ans, cet artiste autodidacte et pluridisciplinaire, pratique la taille directe sur pierre et bois, dessine, peint, écrit et réalise des installations in situ et des créations originales dans le cadre de projets architecturaux. Plusieurs de ces facettes ont déjà été évoquées lors des précédentes acquisitions du Fonds Départemental d’Art Contemporain, et c’est aujourd’hui une gravure au caractère spontané et fortement inventif propre à l’Art brut que nous découvrons. Quelle que soit sa recherche du moment, Michel Brand revient toujours à l’essence même de son travail, le trait. « Le dessin, explique-t-il, est une apparition.

C’est la voie de la main, une ligne directe qui glisse de la zone hors sens de l’esprit jusqu’à la réalité de la feuille blanche, uneéchappée de mon histoire profonde qui me raconte en quelques traits ». L’artiste trouve dans le dessin un médium délibérément surréaliste qui lui permet de projeter son monde intérieur tout en proposant une infinité de pistes, en introduisant un flottement qu’il ne saurait rendre par une narration pure, provoquant aussi l’imaginaire intime du spectateur. En permanence tiraillé entre pulsion et culture, il met en scène les grandes problématiques des rapports humains : le regard de l’Autre, la sexualité, la violence et la domination. Ses oeuvres ont donc une portée universelle où chacun trouve ses propres repères, où chacun vit simultanément et parallèlement d’innombrables récits.

Pour les illustrer, des êtres chimériques, mi-homme mi-animal, semblent sortir de fables ou contes mythologiques d’époques incertaines. L’artiste aime l’idée de porter ce zoo en lui. Il incarne à la fois la bestialité primitive et l’amour, le bourreau et la victime. L’artiste dépasse les codes esthétiques, pour accéder à la vérité d’un corps travaillé par l’inconscient, avec ses zones d’ombre et ses parties cachées. L’absence de décor nous ramène vers un paysage mental qui donne le cadre d’un autoportrait psychologique. Autour des figures, l’espace est lisse et presque vide, sans aspérité aucune. Mais cette limpidité trompeuse intrigue. L’artiste nous convie alors à voir autrement ces palpitations subtiles et à être sensibles à l’insolite, l’inattendu. Ainsi, l’oeuvre de Michel Brand ne raconte pas une histoire, elle est l’histoire ellemême.

Tout en contraste, ses créations laissent se côtoyer le complexe et l’épuré, le dicible et le visible, le médité et l’improvisé, le souvenir et l’invention, l’opacité et la transparence. Au fil du temps, les personnages ont été peints, gravés, agrandis, et plus récemment ont opéré une mutation tridimensionnelle. Dans un monde en mouvement où rien n’est immuable, les créatures ont pris vie, faites de fil de fer et de grillage, telles des sentinelles dématérialiséesà l’extrême. Les sculptures dialoguent avec les habitants, dans l’interaction avec le lieu, dans la jubilation du contact aux éléments, aux forces, au temps. Dans cet entrelacs de formes, chacune de ces oeuvres se vit alors comme un territoire et incite l’autre à l’exploration.

A propos de l’oeuvre

Scène IIIC, Scène LXXXVI, Scène LXIII – 2004
gravures, 20 x 25 cm
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2009

Dans les années soixante-dix, Michel Brand travaillait dans un atelier de gravure parisien. En 2004, il s’exerce à produire sur Photoshop des centaines de dessins réalisés d’un seul jet en noir et blanc. L’extrême précision de la presse et la maladresse de l’outil informatique se combinent ici dans une série de gravures à l’eau forte dont sont extraites ces trois planches.

Elles montrent des personnages archétypaux, emblématiques de leurs émotions et de leurs attitudes, qui traduisent des formes pensées, des sensations de vie tirées ou non de l’inconscient. La Scène LXIII semble représenter un moment de jeu partagé entre une silhouette à l’allure humaine et ses deux animaux de compagnie.

Comme dans les peintures, l’environnement n’est pas matérialisé, pas de sol, pas d’objet, pas de référence au monde. Seule la liberté qui préside à l’assemblage plastique d’éléments hétérogènes domine.

Dans la Scène LXXXVI, nous assistonsà une métamorphose, peut-être une naissance, symbolisée par la curieuse masse sombre encore informe au centre de la composition dont on ne peut dire encore s’il en résultera un être merveilleux ou monstrueux. Quant à la créature de la Scène IIIC, elle se tient en équilibre instable sur une sorte de monocycle hybride.

Malgré une sérénité apparente, elle peut basculer à tout moment et son bâton ne la retiendra pas dans sa chute. Cette gravure nous convie dans la catégorie psychique de l’imminence, là où quelque chose d’inconnu serait sur le point d’arriver.

BRAND
Michel Rue des Anciens Combattants
24580 Rouffignac St Cernin
05.53.46.32.37
06.35.95.52.46
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