MILIN Robert – « Solutions non pratiques : Bernard, l’adaptateur pour parasol et solutions pratiques : Eva, le banc anti-gourmand »

Sa biographie

Robert MILIN

 

Né en 1951 à Brest (29).
Vit et travaille à Dijon (21) où il enseigne à l’Ecole des Beaux Arts.

Principales expositions, installations et commandes publiques depuis 2002 :

2009 Mon prénom signifie septembre, Biennale de Lyon (69).

2008 Biennale de Prague (République Tchèque) ; Le dernier qui parle, exposition collective, FRAC, Reims (51) ; Portraits en situation (Exposition personnelle), Archives départementales de la Dordogne, Périgueux (24).

2007 Exposition personnelle, Ecole des Beaux Arts, Quimper (29) ; Exposition collective, FRAC Franche-Comté, Champlitte (70). Exposition personnelle, ADDC, Périgueux (24).

2006 Sculpture de Trottoir, Commande de la Ville de Dijon (21).

2004 Attention Chien léchant !, Palais de Tokyo, Paris (75).

2002 Jardin aux habitants (commande publique du FNAC), Palais de Tokyo, Paris (75).

Publications :
Portraits et espaces, à paraître
aux Editions Sens et Tonka, fin 2009.

Solutions Pratiques, Editions Sens et Tonka, 2005. Robert Milin, textes Stephen Wright, Marc Augé, Robert Fleck, Jérôme Sans, Jean Charles Agboton-Jumeau (Livre co-édité par le Palais de Tokyo et les Editions Joca-Seria), 2004.

En résidence aux Archives Départementales de la Dordogne à Périgueux (24) en 2008.

 

Son univers

Artiste-plasticien de renommée internationale, Robert Milin développe dans ses oeuvres, depuis plus de vingt ans, une démarche artistique qu’il qualifie lui-même d’« esthétique participative ». Elle se caractérise par le principe de rencontre avec les gens et par l’emprunt de leurs pratiques spécifiques qu’il valorise en les transposant dans ses créations.« Robert Milin est un vidéaste qui utilise la caméra et son atelier comme un chasseur de papillon son filet et son bocal. Robert Milin poursuit des êtres vivants dans des milieux inexplorés : le champ, la cuisine, le train. Il y prélève les sujets pour les observer avec sa caméra et pour les réunir dans des films qui prennent la fonction et la forme d’herbiers.

Ainsi, cet outil est pour l’artiste quelque chose de plus qu’un instrument simple, du type de ceux dont se servent les réalisateurs de fiction : outils de production de pathos d’acteur, de la psychologie d’espace et de petites histoires du temps. Robert Milin utilise la machine vidéo par extension un peu comme une procuration. Plus qu’une activité esthétique, il redéfinit la fonction du vidéaste en ce que doit accomplir une personne pour jouer son rôle dans la société ». (Extrait d’un texte de Jean-Marc Chapoulie, Robert Milin, le chasseur de lien social).

La réalisation des oeuvres de Robert Milin n’est envisageable que sous certaines conditions. Ces restrictions ne s’appliquent pas aux choix de matériaux ni au recours à des moyens et des techniques spécifiques, à tel point que l’on peut considérer l’ouverture aux formes et aux médias les plus divers comme l’une des singularités de ce travail. On y trouvera des pots de fleurs (Sculpture de trottoir), des agrumes et des végétaux (Jardin aux habitants), des enregistrements sonores et visuels de cris et d’appels (Allez viens-donc !), des vidéos tournées à domicile (Solutions non pratiques), des portraits de travailleurs en studio (Portraits de contrôleurs de la SNCF), des objets quotidiens, des animaux, des tournages, des plantations, des objets… L’inventaire, qui pourrait se poursuivre ainsi longtemps, ne permettrait pas de tracer une ligne reliant entre eux ces différents projets sur un registre matériel ou formel, mais inviterait à considérer ce qu’ils partagent sur un plan humain. Car pour que chacun de ces projets puisse se faire, il faut nécessairement qu’une rencontre ait lieu entre Robert Milin, artiste et initiateur des projets et des individus susceptibles de les mettre en oeuvre. […]

De son passé de juriste, Robert Milin a sans doute conservé une connaissance des lois et des protocoles dont il a su faire bon usage lors de son déplacement dans la sphère artistique, leur imprimant un tour subtil. […] L’expérience de la participation y témoigne en dernier lieu de la recherche d’une certaine justice, sans doute, mais surtout de l’exigence d’une certaine justesse. Il s’agit moins de rétablir un ordre social que de proposer des espaces plastiques susceptibles de créer des zones intermédiaires, transitionnelles et transitoires, entre l’art et la vie. Entre justice et justesse, l’artiste occupe un poste de vigilance, mais tient aussi le rôle d’un passeur ». (Extraits d’un texte de Christophe Kihm, Robert Milin, La justesse sociale).

 

A propos de l’oeuvre

Solutions non pratiques : Bernard, l’adaptateur pour parasol et
solutions pratiques : Eva, le banc anti-gourmand)
Video 2006-2008

En 2006, Robert Milin commence une série de portraits en situation intitulée Solutions pratiques. Il s’agit de petites inventions « permettant de régler un problème dans l’espace du quotidien (cuisine, salle de bain…). Ce problème, sans être intime, était suffisamment particulier pour que le design ne s’en soit pas emparé. Cette spécificité nous parlait des gens dans leur singularité, celle de leur espace, de leur rapport au lieu… ». Robert Milin a écarté d’office « le portrait néo-anthropométrique dominant des années 90, pour privilégier une approche humaniste et multiple de l’individu, à travers une situation choisie ».

Dans les Solutions non pratiques, oeuvre réalisée lors d’une résidence aux Archives Départementales de la Dordogne en 2008, Robert Milin « s’est intéressé aux « expédients », c’est-à-dire à la manière qu’avaient certaines personnes – ici des volontaires du personnel des Archives – de régler un problème dans l’espace domestique, ou dans celui du travail, souvent dans l’urgence, de manière provisoire et parfois peu adéquate ». (Extraits d’un texte de Delphine Suchecki).