SEREIRROF – « Plus loin encore »

Sa biographie

SEREIRROF

 

Né en 1947 à Sallanches (74).
Etudes de Sciences Physiques, Paris (75), DESS de Physique appliquée à l’archéologie Bordeaux (33). Vit et travaille à Fraisse (24).

Nombreuses expositions en tant que mosaïste, artiste peintre uniquement depuis 2003.

 

 

 

Principales expositions depuis 2005 :
2009 Galerie Chabotte, Nice (06) ; Puls’Art, Le Mans (72).

2008 Galerie Chabotte, Saint-Paul-de-Vence (06) ; Galerie Municipale, Lanrodec (22) ; Foire internationale d’art de Canton, Chine.

2007 Arts et Passerelles, Tonnellerie Demptos, Saint-Emilion (33) ; Nu, Centre culturel A. Malraux, Agen (47).

2006 Médiathèque, Prigonrieux (24).

2005 Les Ouvriers du chai, Sainte-Foy-la-Grande (33) ; Galerie Interactive, Toulouse (31).

2006/07/08/09 Atelier-Galerie A7, Auvillar (82).

2006/08/09 Galerie L’App’Art, Périgueux (24).

Participations : Salon de Lyon (69) et Sud-Est (2007/08), Salon d’automne Paris – Sarria (Espagne 2007/08/09), Salon d’automne – Paris (75), (2006/07), Salon des Indépendants – Paris (75), (2005).

 

Son univers

Cela fait maintenant une dizaine d’années que Sereirrof se consacre entièrement et exclusivement à la peinture. Il se considère « ni hyper-réaliste, ni sur-réaliste, ni néo-réaliste », aime jouer avec les mots et préfère qualifier son travail de « matérialisme planant ». Avec l’énergie de son tempérament, il réalise des oeuvres vigoureuses où le geste s’exprime pleinement dans la matière et les grands formats.

Au départ très attaché à un rendu anatomique exact, dont l’oeuvre Le froid tout gris (2004) acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2005 est tout à fait représentative, Sereirrof a peu à peu libéré ses personnages d’une double pression, académique et terrestre. S’ensuit une série d’oeuvres où triomphe la figure humaine isolée entre ciel et terre, où la lévitation des corps fait écho aux mouvements du Cosmos. Une toile particulièrement significative, Ça ira comme ça (2009), est ainsi laissée dans son état brut, représentant deux créatures assez monstrueuses suspendues dans le vide, brossées à coup de pinceaux hâtifs dans une palette de rose, de vert et de brun. Par-delà les limites temporelles et spatiales, dans l’apesanteur d’un espace sans frontière, c’est le peintre lui-même qui apparaît, dévoré par une soif insatiable d’infini, en quête du souvenir du paradis perdu.

D’une manière générale, Sereirrof privilégie la vitesse d’exécution sans avoir une conception préalable de l’oeuvre à peindre. Toile après toile, il suit rigoureusement ce procédé organisé autour de l’immédiateté et de la non préméditation. Quelques exceptions à la règle toutefois, avec les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse (diptyque Ap.(VI,1-8), 2007), où l’artiste met en place son idée de départ de ne représenter que les têtes des personnages sans les chevaux, ou encore Le Grand combat (2006) pour lequel il lui faudra plusieurs années avant d’aborder l’illustration du texte d’Henri Michaud. Face à l’immense triptyque Un grand vide les sépare (2009), on peut également imaginer une référence inconsciente à la Création du monde de Michel-Ange.

Enfin, on pense à Goya en regardant les visages tourmentés et en souffrance des Déshérités (2009).

En affinité avec le peintre Yan Pei-Ming, Sereirrof travaille depuis 2009 sur une série de portraits de puissante facture, avec pour sujets de grands compositeurs contemporains, Gustave Malher et le hongrois György Ligeti, ainsi que des écrivains majeurs, Thomas Bernhard, et Jorge-Luis Borges notamment. Il cherche, dans la démesure, à révéler une réalité parfois violente et à donner une seconde existence aux célébrités qu’il admire.

Une présence stupéfiante se dégage de ces tableaux, reléguant l’observateur au rôle d’intrus avec la sensation écrasante d’en déranger les personnages. À taille humaine, l’oeuvre de Sereirrof nous placeégalement face à un miroir, face à nous-mêmes. Sur la toile s’impose, avec la force d’une apparition, unêtre humain qui vaut pour tous les autres, un corps au pluriel qui, visiblement, cherche son origine ou son créateur.

 

A propos de l’oeuvre

Plus loin encore – 2007
Huile sur toile, 180 x 150 cm

Baignés d’un clair-obscur caractéristique de l’oeuvre de Sereirrof, un homme et une femme surgissent de la toile, dos à dos. On ne peut dire avec certitude si ces figures en apesanteur montent ou descendent.

Elles semblent seulement légèrement plus grandes que la toile comme si elles voulaient la dépasser, pour aller au-delà, « plus loin encore ». Les corps sont nus, musclés, suffisamment puissants pour casser des chaînes invisibles. Ils luttent pour se libérer, se dressent contre le néant, telle une réponse humaine.

Avant de réussir à affirmer leur existence, ils passeront par de nombreuses chutes, culbutes et envolées qui se concluent ici par un équilibre éphémère. Ce travail en un dégradé subtil de bleu et de gris, renforce l’impression de suspension et d’attente. Déliés du poids des choses, le couple flotte dans un espace sans dimension, insaisissable, inaccessible, impalpable, irréel, et intemporel à la fois.