Sa biographie
Né en 1972 à Sarlat (24).
Diplômé de l’Ecole des Beaux Arts / Ecole Européenne supérieure de l’Image d’Angoulême (16).
Vit et travaille à Sarlat (24).
2008 Exposition collective, La Tour du Bourreau, Sarlat (24).
2006 Exposition à la librairie L’Orange bleue, Sarlat (24).
2005 Sanilh’art, Notre-Dame-de-Sanilhac (24).
2004 Exposition à la librairie L’Orange bleue, Sarlat (24).
2003 Regards croisés : la féminité (Exposition collective), Galerie Artitude, village suisse, Paris (75) ; Galerie Arts Périgord, Sarlat (24).
2002 Exposition à la librairie L’Orange bleue, Sarlat (24).
Participations : Salon annuel Les Hivernales à Sarlat (24) de 2002à 2005. Festival Les Arts en folie à Sarlat (24) en 2002 et 2003. Marché d’art Les artistes dans le village à Siorac (24) en 2004 et 2005.
Son univers
Formé à l’école des Beaux Arts d’Angoulême, Vincent Bersars s’imprègne très tôt de la multiplicité des images qui l’entourent et qu’il collecte pour constituer la base de son vocabulaire pictural. Ses premières expériences graphiques l’amènent aux frontières de l’expression « trash » des frères Chapman, provocateurs et subversifs, dans le but de révéler ce qui reste souvent caché ou censuré. En 1999, il devient l’assistant de Robert Combas, créateur de la Figuration libre, le temps d’une résidence de quelques mois à Sarlat.
Cette rencontre marquante confirme son intérêt pour une peinture figurative et colorée, construite autour des notions de dérision et d’ironie, recherchant le rapport au quotidien et à autrui, dénonçant le zapping visuel et mental. Il commence alors par assembler sur ses toiles du matériel bon marché, de récupération ou encore de bureau. Il mêle ainsi la peinture industrielle et les images prises sur Internet dans des créations instinctives laissant place au hasard et aux accidents. « Mon travail, explique-t-il, se veut une sorte de chaos organisé, de carambolages graphiques et colorés. La toile est prise comme un support pariétal sur lequel s’agencent au fur et à mesure les éléments sélectionnés, comme sur un mur ou une table d’élève recouverts de graffitis et d’inscriptions diverses.»
L’oeuvre de Vincent Bersars s’inscrit dans le prolongement de la création des années 80 dont la spécificité a été l’ouverture à des formes d’expression marginalisées. Son style, rapide et vigoureux, s’inspire autant de l’art brut, de la bande dessinée, de la science-fiction que des dessins d’enfants. L’influence de la musique rock, reggae ou électro se retrouve par exemple dans des oeuvres comme Bikini Bandits Kill, kill, kill (2006) dont le titre est aussi celui d’un album de hip hop. La série des Punky Girl (2008), proche des héroïnes de mangas, donne une référence actuelle des « pin-up » que Francis Picabia reproduisait d’après la presse de charme des années 40, nettoyées de détails superflus et dans une facture un peu plus guindée. Comme fils conducteurs de son travail, les feuillages simplifiés, les écritures imaginaires et les grands aplats jaunes orangés se trouvent figés dans l’épaisseur de la peinture ou du collage.
Egalement très présentes dans ses toiles, ses « bestioles », comme l’artiste les nomme, semblent tout droit sorties de carnets de dessins, simplement juxtaposées pour être le support d’une histoire. De drôles de lapins, chiens et loups peuplent ce bestiaire et animent notamment la série Jungle Beat (2008), qu’il travaille uniquement au blanc correcteur sur un fond au feutre noir.
A la recherche d’un répertoire de signes universels et archaïques, il s’inspire de la cosmogonie et de l’art populaire local pour créer un personnage récurrent, mihomme mi-animal apparenté au Lébérou. Le titre des oeuvres, généralement en anglais pour accroître l’effet spectaculaire et décalé (Lou Lébérou Meets The Snake Of Death, 2008), évoque de manière synthétique de courtes histoires, laissant le regardeur libre d’en imaginer tous les détails et rebondissements. Occasionnellement, tous ces petits personnages prennent vie et jouent les ombres chinoises sur la surface d’églises ou de falaises. Face aux séduisantes images de la publicité et des médias, Vincent Bersars déploie toutes les facettes d’un talent personnel pour créer une oeuvre originale profondément ancrée dans notre époque.
A propos de l’oeuvre
Dans chacune de ses toiles, Vincent Bersars raconte une histoire. Il nous présente ici une nouvelle aventure du Lébérou, sorte d’humain revêtu d’une peau de bête, essayant d’échapper à un serpent bicolore qui, malgré l’avantage de sa taille, semble plus inoffensif qu’agressif.
Du précipice émergent deux immenses monolithes noirs qui alternent avec de fines coulures, rappelant certains motifs de Jean-Michel Basquiat, pour envahir de grands aplats couleur ciel. Clin d’oeil aux vanités du dix-septième siècle autant qu’au drapeau noir des pirates, un crâne se confond avec l’arrière plan.
Dans une dynamique colorée fondée sur un jeu de contrastes, le peintre puise dans ses références éclectiques, des contes et légendes du Périgord au film 2001 : Odyssée de l’Espace de Kubrick. Pour notre plus grand bonheur, Vincent Bersars entretient avec le monde de l’enfance une naïveté objective, sans duperie ni régression déplacée.