VISCHI Mary-Noëlle – « Bleu, blanc, rouge »

Sa biographie

Mary-Noëlle VISCHI

 

 

Née en 1944 à Rouen (76).
Vit et travaille à Coursac (24).
Installée en Dordogne depuis 1981.

 

 

 

 

Expositions :
2009 Abécédaire (Exposition personnelle), Bibliothèque municipale, Coursac (24) ; DDASS de la Dordogne (Exposition collective), Périgueux (24).

2008 Centre culturel de la Halle Aux Grains (Exposition collective), La Rochefoucauld (16) ; Atelier Contempora, Maison des Artistes, Librairie Pour signature, Ribérac (24) ; Exposition personnelle, Le jardin pêcheur, Trélissac (24).

 

Exposition collective :
Galerie Kulturgut, Bochum (Allemagne) ; Hommageà Guillevic (Exposition personnelle), 10è Printemps des Poètes, Bibliothèque municipale, Coursac (24) ; Abécédaire (Exposition personnelle), Librairie Des Livres et Nous, Périgueux (24).

2007 La part du feu (Exposition personnelle), galerie l’App’Art, Périgueux (24).

Membre du collectif « Contempora », Ribérac (24).

 

Son univers

Poète depuis toujours, peintre, photographe, sculptrice depuis une quinzaine d’années, Mary-Noëlle Vischi est une artiste à l’itinéraire atypique ouverte au monde et aux rencontres humaines. Elle commence tout d’abord par la peinture intuitive pour se libérer du regard extérieur. Cette expérience représenteà la fois le point de départ de son expression plastique et l’envie de se lancer seule.

Enseignante détachée auprès de la délégation des Arts plastiques de la Dordogne, elle découvre en 1996 Robert Filliou, sa philosophie et son oeuvre qui donnent alors un sens nouveau à ses « tâtonnements », les structurant autour d’un projet « un peu fou » selon elle, d’où naîtront les Abécédaires et leurs différentes déclinaisons autour du chiffre 26 – 26 lettres, 26 matières, 26 coloquintes, 26 poèmes, 26 toiles… À partir de ce travail d’association de matières, Mary-Noëlle Vischi prend le temps nécessaire à la réflexion pour mûrir, peaufiner sa démarche et présenter sa première exposition en 2007.

Passionnée par la nature, elle l’explore avec humilité et énergie.
Dans un immense plaisir de « faire », elle collecte l’âme des mots et des choses, glane toutes sortes de trésors éphémères : cailloux, écorces, lichens, bois flottés. Elle puise ainsi son inspiration dans les poèmes de Rainer Maria Rilke et Henri Michaux, les écrits de Charles Juliet et Pierre-Albert Jourdan. Occupant une place prépondérante dans son oeuvre, La part du feu est un travail commencé en 1999. Alors que de grands feux font disparaître les ravages de la tempête du siècle, l’artiste y voit un symbole de transformation et de renouveau : « l’essentiel du feu tient, pour moi, en peu de mots. Du feu je ne connais que l’élan, la lumière, la joie.

De la mémoire du feu j’apprivoise les cendres et de l’insoupçonné de cet éphémère, je ne retiens que l’éternité ». Mary-Noëlle Vischi interprète la trace du feu à travers des morceaux de bois et de papiers calcinés, et non en tant que combustion à même la toile telle que Christian Jaccard l’utilise. Elle se laisse ensuite guider par un mot, un signe qui réapparaît dans les cendres. Brouillons de poèmes, journaux, publicités, cartons ondulés conservent plus ou moins de volume et de couleur. Une fois la composition terminée, elle n’ajoute rien, ni colle, ni aucun liant, le cadre se chargeant de stabiliser l’ensemble.

Au lieu d’être brûlé, le bois peut aussi devenir sculpture éphémère (Enlacement), support de mémoire, racines du monde, généalogie. Son goût pour l’abstraction n’exclut pas le figuratif : un accident de la pierre lui ouvre une piste, des visages surgissent de l’écorce d’un arbre. Elle s’essaye égalementà la sculpture monumentale sur polystyrène enduit, il en résultera Terre-mère, déesse protectrice du foyer, dont les rondeurs se reflètent au fil des saisons dans les eaux d’un lac.

Dans l’acte de création, Mary-Noëlle Vischi a “besoin de la Terre pour pétrir l’éternité” et ne suit qu’une seule règle : « être en adéquation à l’instant où tout peut survenir ».

 

A propos de l’oeuvre

« Bleu, blanc, rouge », Hommage à K. Kieslowski – 2009
technique mixte avec papiers et cartons brûlés, 3 panneaux de 33 x 95 cm

Au début des années 90, le cinéaste polonais Krzysztof Kieslowski se lance dans une nouvelle aventure : réaliser trois films en huit mois en les articulant autour de trois couleurs – bleu, blanc, rouge – dans une réflexion sur la symbolique de la Révolution française – Liberté, Égalité, Fraternité. L’écriture et le 7e Art sont intrinsèquement liés, de même que l’oeuvre de Mary-Noëlle Vischi est un dialogue entre la peinture et le signe.

En hommage à la trilogie et à son auteur aujourd’hui disparu, la plasticienne crée trois panneaux composés de papiers, cartons, dentelles, photographies, plus ou moins brûlés et mis sous verre pour les fixer ensemble.

Les bruns et les noirs, d’une fragilité extrême, sont éclairés de touches de couleurs. De la poussière de cendre au triptyque coloré, dans une appréhension physique et spirituelle de la nature, le spectateur se laisse surprendre par cet assemblage intuitif et spontané de la matière.