FIORETTI Gérard – « Slameur de Pointe-Noire »

Sa biographie

Gérard FIORETTI

Né en 1949 à Croissy-sur-Seine (78). Études à l’Ecole des Beaux Arts de Paris (75). Vit et travaille à Périgueux (24) depuis 1975.

Principales expositions depuis 2000 :
2009 Vive l’année noire ! Espace culturel François Mitterrand, Périgueux (24). Floraison, Centre culturel de la Visitation, Périgueux (24).
2008 Hôpital de la culture, Centre culturel français, Pointe-Noire, Congo ; Biennale d’art du Malindi, Kenya ; Studio Brescia Arte Contemporanea, Brescia, Italie.
2006 Humour et critique dans l’art d’aujourd’hui, Hôtel de Ville, Allonnes (72). 2005 Vénus en Périgord, Conseil départemental de la Dordogne, Saint Cyprien (24) ; Faits divers ou tableaux ratés, Centre culturel de la Visitation, Périgueux (24).
2003 Guerre Plastique, Espace culturel François Mitterrand, Périgueux (24) ; Les Jocondes ont dérouillé et Ménageons les femmes de ménage, Musée d’Art et d’Archéologie du Périgord, Périgueux (24).
2001 Landoscopy, Gallery Christine Argillet, Los Angeles, Etats-Unis.
2000 Catalogue “déraisonné”, Centre culturel de la Visitation, Périgueux (24). Livres détournés, Bibliothèque municipale, Périgueux (24).
Participation au festival annuel ExPoésie de 2005 à 2008, Périgueux (24).

Son univers

Si Gérard Fioretti reste inclassable, son style est depuis longtemps clairement identifiable. Qu’il produise des peintures, des photographies, tourne un film ou monte une installation, l’artiste réalise toujours de nouvelles expériences pour aller au-delà de ce qui définit ces pratiques.

Il cherche comment photographier sans faire de la photographie, comment faire de la peinture à partir d’une imprimante, ou faire de la photographie à l’aide d’une caméra. Année après année, le plasticien élabore un ensemble totalement original réalisé à partir de matériaux de récupération auxquels il donne une nouvelle vie, tels des clins d’oeil à Dada et aux surréalistes.

Il fabrique de petits objets ludiques animés de mécanismes rudimentaires, dépose la Joconde au fond de poêles à frire, découpe des figures dans des radiographies ou encore travaille ses toiles au chalumeau.

L’exposition Guerre Plastique (2003) est caractéristique du travail de Gérard Fioretti, associant ses préoccupations picturales et graphiques, ses questionnements qui croisent le champ élargi de la peinture héritée des avant-gardes et les porosités entre art et jeu. Alchimiste du souvenir, il ne souhaite pas cependant présenter une vision trop noire des évènements contemporains et traite avec une pointe d’humour et de dérision l’absurdité des conflits armés.

Il se moque de la guerre, il se moque de la « mode de l’art » et du snobisme qui l’entoure, il se moque de lui-même. Sans cruauté pourtant, il précise bien que « c’est pour rire ». Le résultat est drôle en effet, et si juste à la fois.
Quant à l’exposition Floraison (2009), elle est intimement liée à son histoire personnelle, à ses racines. Inspiré par l’esprit de sa maison « rue des Jardiniers », proche de la roseraie de la ville de Périgueux et de son nom « petites fleurs » en français, Gérard Fioretti construit chaque toile, chaque photographie, comme une référence à Paul Cézanne, à la figuration narrative ou à l’art italien et ses Madones. L’espace d’exposition devient alors lui-même un tableau qui donne à voir l’envers du décor où les oeuvres jouent la tapisserie. Suite à une résidence à Pointe-Noire au Congo en 2008, Gérard Fioretti crée à Périgueux l’exposition Vive l’année noire !

Très attentif à l’environnement qu’il croise, il a été particulièrement marqué par l’habitat et les conditions de vie précaires des habitants de cette mégalopole. Entre gris-gris africains, cartons d’emballages et maison bidonville, cet artiste poétique et politique aime surprendre par la simplicité et l’évidence d’un cadrage ou d’une pose. Rues, portraits, détournements d’objets : il scrute la banalité du quotidien pour en extraire les petits accidents infinis qui font de chaque rencontre un moment privilégié. Pour Gérard Fioretti, créer est avant tout une affaire d’émotion, d’envie.

Il cherche à redonner du sens à ce qu’il observe, à enregistrer des mondes à part et des lieux charnières. Il les classe par séries, les trie et les rassemble pour nous les faire partager, comme des parcelles de matière, destinées à raconter des histoires, notre Histoire. (Marie-Cécile Ruault-Marmande).

A propos de l’oeuvre

Slameur de Pointe-Noire, pastel sur carton, 153 x 160 cm 2009 Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2011

Cette oeuvre a été créée pour l’exposition Vive l’année noire !, conçue comme un habitat bidonville dans lequel pénètre le visiteur ; on y retrouve, entre autres, des portraits de slameurs que Gérard Fioretti a rencontrés à Pointe-Noire, et avec lesquels il a slamé sur un de ses textes, écrit en 1991 : On m’a dit comme un coup de chiffon.

Avec ces grands portraits au pastel, Gérard Fioretti fait un clin d’oeil à ses maîtres : « Je ne serais rien sans la grande Histoire de la peinture ! Vélasquez, de Vinci… je pense à eux lorsque je réalise mes pastels, mais une fois de plus, je revisite les techniques les plus classiques, en ajoutant par exemple un support en carton d’emballage ».

Dans l’épure des traits, le travail sur l’ombre et la lumière, l’intensité et la fixité de ce regard qui capte le nôtre, Gérard Fioretti revient aux sources du dessin et de la peinture, rendant à sa manière hommage à l’Afrique, à laquelle, selon lui, l’art moderne doit presque tout.


Gérard FIORETTI
45, Rue des Jardiniers
24000 PERIGUEUX
Tél. 05.53.53.42.57
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