HOPKINS Rip – « I’m a French national »

Sa biographie

Rip HOPKINS

Né en 1972 à Sheffield (Angleterre).

Diplômé en design industriel à l’ENSCI (École Nationale Supérieure de Création Industrielle), Paris.

Vit et travaille à Bruxelles (Belgique).
Rip Hopkins est représenté par la galerie Le Réverbère depuis 2002.

Expositions personnelles (Extrait) : 2004 Musée Géo-Charles, Echirolles (38). 2005 La Filature, Mulhouse (68).

2006 Arsenal, La Rochelle (17). 2008 Cité de la Villette, Paris ; Centre Atlantique de la Photographie, Brest (29).

2010 Galerie Le Réverbère, Lyon (69) ; Bibliothèque Kateb Yacine, Grenoble (38) ; La Collégiale, Ribérac (24).

2011 Musée départemental de Préhistoire d’Ile-de-France. Expositions collectives (Extrait) : 2003, 2004, 2008, 2010 Paris Photo, Galerie Le Réverbère. 2009 Controverses, Bibliothèque nationale de France, Paris.

2008 Conversations ininterrompues, Musée Géo-Charles, Echirolles ; Fabriques de l’Europe, Cité de l’architecture, Paris.

2007 La nouvelle garde de la photographie, Rencontres d’Arles (13). Acquisitions (extrait) Centre Pompidou, Paris. Fonds National d’Art Contemporain, Paris. FRAC d’Ile-de- France, Paris. Musée d’Orsay, Paris.

 

 Son univers

Par ses origines et son parcours, Rip Hopkins ne pouvait qu’être inspiré par son séjour en Dordogne, lorsqu’il effectua une Résidence de l’Art en 2009/2010, à Ribérac : le projet Another Country a donné lieu à une série de photographies en couleur mettant en scène avec humour des Britanniques ayant choisi la Dordogne comme nouvelle patrie.

Né lui-même en Angleterre, Rip Hopkins a toujours voulu en partir ; après plusieurs séjours en Asie, il poursuit ses études à Paris, puis, en collaboration avec Médecins sans frontières, réalise des reportages photographiques et des documentaires sur les populations en danger aux quatre coins du monde.

Membre de l’Agence Vu depuis 1996, son travail lui vaut de nombreux prix et la possibilité de poursuivre sa recherche photographique, une manière de collectionner le temps de sa vie et celui des autres. La photographie est en effet son outil d’expression depuis l’enfance et constitue un vaste terrain d’expérimentation intellectuelle et formelle. Il essaie de concilier cette expression personnelle avec une visibilité nécessaire (expositions, livres, magazines, films…) sans pour autant renoncer à un questionnement et une remise en cause constants.
À la frontière entre photographie documentaire et expression artistique, son travail est abondamment exposé et publié. Ainsi, il dit avoir « choisi d’évoluer dans le domaine artistique tout en révélant une approche documentaire sur des contextes réels ». Aujourd’hui, Rip Hopkins s’est mis en quête de nouveaux espaces d’expression tout près de lui.

Les images qu’il crée donnent une vision peu banale de notre société. Après le noir et blanc, il se concentre avec une grande finesse sur la pratique de la couleur et passe avec une totale liberté du paysage à la mise en scène ou au portrait.
Tout en répondant à des commandes pour la presse, les institutions, la publicité, il développe des projets personnels explorant toujours les limites, les possibles, les surprises de la photographie. Ainsi, avec la série de portraits d’Another country, Rip Hopkins renoue avec ses compatriotes, à travers le filtre d’un pays différent et d’une culture dont il se sent très proche.

Beaucoup de ses « personnages » ont à voir avec son enfance ou son adolescence. Mais presque tous ont choisi de s’expatrier définitivement ; chaque photo est un concentré et une (re)création poétique et symbolique de l’univers de celui ou de ceux qui en sont les héros. Les postures, les choix vestimentaires, voire même les déguisements, ou au contraire la nudité, le gros plan ou la mise en espace, que ce soit en extérieur ou dans une pièce de la maison, sont autant de signes, d’éléments, parfois insolites, souvent oniriques, qui fonctionnent comme des indices.

« Chaque photo, précise l’artiste, est l’expression du tempérament ou de la situation d’une personne donnée ». De cette symbiose, recherchée par le photographe, naissent des oeuvres où la part de mise en scène et la pratique du « décalé » deviennent les plus sûrs garants d’une réelle sincérité et d’une authenticité à chaque fois inattendue...

 

A propos de l’oeuvre

I’m a French national (Je suis de nationalité française), photographie réalisée sur un appareil photo numérique, tirage sur papier baryté Ilford – Gold Fibre Silk, 80 x 60 cm
2010

Dans les légendes qui accompagnent chaque photo, et qui sont rassemblées à la fin de l’ouvrage de Rip Hopkins Another Country – Les Britanniques en France (Filigranes Éditions), Rip Hokins nous en dit un peu plus sur l’identité de son personnage : il s’agit de « Joss Brindle (15 ans), fils de Mitt Morris.

Il est né en Dordogne et il y a grandi. Il veut être professeur d’anglais.
La question de son retour en Grande- Bretagne ne se pose pas puisque c’est d’ici qu’il vient ».

Au premier plan d’un paysage hivernal, le jeune garçon arbore une perruque Grand Siècle dont les ornements rappellent le paysage naïf printanier peint sur une fausse vache sur laquelle il est assis à califourchon.
L’adolescent tourne littéralement le dos à une grisaille toute britannique ; il semble se situer dans une autre réalité, encore pétrie d’imaginaire et de fantastique, qui s’inscrit cependant dans sa vie quotidienne, au sein d’un environnement rural qui lui est familier.
La vache, animal emblématique de nos campagnes, est ici « domestiquée » par l’adolescent, qui affirme ainsi, de façon poétique, sa nationalité française et sa parfaite intégration dans un milieu où règnent l’harmonie des couleurs et une certaine douceur de vivre, propice à la rêverie.