EVER Jeylina – « Le Petit Prince »

Sa biographie

Jeylina EVER

Née en 1960 à Saintes (17).
Décédée

Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts Décoratifs (ENAD) de Limoges, département « Arts ».

Vit et travaille à Ajat (24). 2001 Muséographie pour le Musée Grévin.

Principales expositions : Paris. 2004/2005 Hype gallery, Palais de Tokyo, Paris.

2010 Empreintes de l’art avec Monique Peytral, Prieuré, Montignac (24) ; Corpus Circus, photographies, sculptures, installations et vidéos, Galerie d’art contemporain Le Larith, Chambéry (73) ; Biennale d’art contemporain Hors Courants, Galerie Lulu Mirettes, Toulouse (31) ; Festival Brin d’Air, Barberaz (73).

2010/2011 Galerie L’oeil du Prince, Paris.

Son univers

Jeylina Ever est une toute jeune artiste : l’expérience de la transsexualité, étape décisive, devenue incontournable pour sa propre survie, lui a rendu son identité de femme, la délivrant du même coup de sa prison intérieure. Depuis, Jeylina Ever rattrape le temps perdu, par une activité créatrice prolifique où elle peut s’exprimer enfin, en toute liberté.

En 2004, alors qu’elle est encore peintre et décoratrice pour le théâtre, l’opéra et la télévision, elle crée une première oeuvre virtuelle, Le Little red book, qu’elle définit comme une balade dans un monde post apocalyptique, tel qu’elle l’imaginait déjà dans les cauchemars de son enfance.
Elle y narre l’histoire de quelques survivants qui découvrent les restes d’une civilisation semblable à la nôtre, et s’interrogent sur les objets de notre quotidien, dont ils ne connaissent ni la fonction ni l’usage. Au fil de leurs réponses, souvent saugrenues, Jeylina Ever nous emmène dans un voyage onirique, quasi mythologique, qu’elle est bien décidée à ne jamais interrompre.

2008 est une année charnière dans le parcours de Jeylina Ever : au moment où elle prend la décision de retrouver son corps originel et de mettre un terme à son activité professionnelle dans le monde du spectacle, s’impose à elle, comme une évidence et une nécessité, le Mona Circus, à l’instant même où elle découvre par hasard, chez un brocanteur, une tête de poupée ancienne.
Ce visage de chérubin aux traits fins aura suffi à ouvrir les portes d’un univers où l’artiste va donner la pleine mesure de sa créativité, aidée en cela par tous les savoir-faire techniques acquis au fil des années. Le Mona Circus, dans lequel elle nous invite à pénétrer, a son histoire : il a été « créé il y a plusieurs siècles par l’énigmatique princesse Mona, qui décida de consacrer sa fortune aux talents égarés et autres créatures abandonnées ».
Chaque personnage du Mona Circus est minutieusement conçu dans les moindres détails ; pour les « incarner », Jeylina Ever utilise des objets de récupération et beaucoup de poupées anciennes, d’avant les années 30.
Ce jouet renvoie au monde angélique de l’enfance et à l’univers des petites filles, auquel l’artiste n’a pas eu accès ; mais il fait aussi partie de ces objets que l’on retrouve souvent après des catastrophes naturelles ou humaines. Parmi les protégés de Mona, beaucoup sont en souffrance, comme Hannibal, l’aveugle, le suicidé ou encore Orlando.

D’autres émeuvent par leur drôlerie. Tous sont attendrissants et témoignent de l’empathie de l’artiste pour les plus faibles, et de sa détermination à attirer notre attention sur la violence du monde. Jeylina Ever crée aussi des installations, comme La Femme forte ou Shoah, des objets-symboles tels ces 20 lustres qui matérialisent les malheurs d’un XXè siècle particulièrement meurtrier. Pourtant, ce monde n’est pas dénué de notes d’humour, et les personnages de Jeylina Ever sont eux-mêmes constitués d’assemblages hétéroclites et d’objets insolites, comme les réveils qui symbolisent à la fois le temps qui passe, matérialisent les mécanismes fragiles de l’être humain et rythment nos vies.

La présence d’insectes ou de graines végétales, qui se décomposent peu à peu, rappelle « l’impermanence de la jeunesse » et confère aux créations une dimension temporelle, tout comme les tissus qui les habillent. Les visages blancs aux pommettes et aux lèvres rouges sont maquillés avec un grand soin, pour briller sous les projecteurs, et entraîner le spectateur dans une parade qui s’enrichit continuellement des nouveaux protégés de Mona.

A propos de l’oeuvre

Le Petit Prince, technique mixte (tête de poupée pré-1930, réveil ancien, pièces de réveils anciens et engrenages, résine polyester, boîte de pigment en bois, grillage métallique, patine acrylique), 25L x 40h x25l
2009
Oeuvre acquise par le Conseil départemental de la Dordogne en 2011

Le Petit Prince est la première pièce du cirque virtuel créé par Jeylina Ever, Le Mona Circus. Il en est le Monsieur Loyal.

« Bras droit de Mona, la directrice du Circus, il symbolise la perfection à atteindre, afin que le spectacle soit sans faille.

Il n’a pas d’âge, il semble éternel. Le Petit Prince a un coeur en or, une mémoire sans faille et toujours une solution aux problèmes insolubles. ».