MARICAU Bernard – « 9ème Inframonde »

Sa biographie

Bernard MARICAU

Né en 1944 à Leers (59). École des Beaux-Arts de Tourcoing, Diplômé CAFAS. École Nationale des Beaux-Arts de Paris, Atelier César.

Niveau Diplôme National Peinture.

Vit et travaille à Périgueux (24). Premières expositions 1969 -1973 Galeries Présence de l’Art, Port Canto, Majestic, Cannes (06), puis, au fil des ans, à Paris, Lille, Bruxelles, New-York, Luxembourg, Francfort, Périgueux, etc…

En 2010 Centre culturel de la Visitation, Périgueux (24) ; 1er Salon U.P. Drawing-be-art, Los Angeles (USA) ; Salon d’Art Contemporain, Salies-de-Béarn (64) ; Figuration Critique, Kiron Espace, Paris ; Exposition EUTOPIA, Cloître de l’Abbaye de Neumünster, Luxembourg ; Sanilh’art, Notre-Dame-de-Sanilhac (24) ; Le Cabinet des curiosités, Atelier Contempora, Ribérac (24). 2010 Lauréat du Concours EUTOPIA 2010, Luxembourg.

 

Son univers

Le parcours artistique de Bernard Maricau est, comme il le dit lui-même, atypique : amené à pratiquer le dessin dans le cadre de sa formation et de son cursus universitaires, il décide, pour parfaire cette technique qu’il affectionne depuis longtemps, de s’inscrire aux Beaux-Arts, d’abord à Tourcoing, puis à Paris.
Il a la chance d’intégrer l’atelier de César où il apprend la peinture. Devenu enseignant, il développe, en parallèle, une méthode d’art thérapie qui utilise le dessin comme un langage pouvant pallier des difficultés à communiquer et à exprimer ses sentiments. Cette recherche le conduit alors à travailler sur les engrammes, dont il ne tarde pas à faire la matière même d’une grande partie de sa création artistique. « Les engrammes, explique Bernard Maricau, sont ces «impacts» indélébiles qu’engrange en permanence notre mémoire.

Ces traces sont «engrammées» par nos sens (toujours associés) : l’odorat en premier, puis l’audition, la vue, le toucher, le goût. Remodelées par notre culture, ces acquisitions filtrent ainsi notre perception du monde. Reliquats de toute activité antérieure, ils sont susceptibles de resurgir à tout moment et peuvent jouer un rôle prépondérant dans nos comportements présents. Ainsi, avec quelques grands traits de souvenirs colorés par mon imaginaire, mes engrammes guident ma main, les transmutant en figures et couleurs fantasmagoriques, selon l’humeur et/ou l’émotion du moment…

Les compositions récentes dessinées, peintes ou en volume résument ces impacts émotionnels, traduits en signes, symboles emblématiques, souvenirs culturels, etc. À cet égard, l’oeuvre acquise par le FDAC est représentative de ce cycle ».
S’exprimant depuis de nombreuses années à travers de multiples techniques (photographie, modelage, sculpture, dessin, gravure, aquarelle…) et des oeuvres qui s’inscrivent dans ce qu’il appelle « ses fondamentaux » (figuration narrative, surréalisme, art baroque, art singulier, figuration libre ou ludique), Bernard Maricau privilégie depuis trois ans ce qu’il nomme donc le « cycle des engrammes ».
Il se consacre à l’expression « poétique » des comportements humains et à leur représentation symbolique par un processus de création très personnel : « L’ignorance de la logique apparente et la sincérité totale de mon dessin «automatique» favorisent le jaillissement de la poésie. Perturbation de l’échelle, distorsions du sujet, ces représentations en dessin ou en peinture sont souvent ambiguës.

Cette subversion de mes «thèmes» tient à un jeu de cache-cache avec la réalité, à des mises en scènes absurdes, baroques ou burlesques ». En mettant au jour ces images enfouies et en partant de quelques éléments, Bernard Maricau donne naissance à des créations très graphiques ; certaines frappent par l’abondance des couleurs, d’autres des formes, des signes ou la présence de silhouettes, d’animaux insolites ; toutes matérialisent des impacts émotionnels qui se révèlent sans contrainte.
Riche de ses voyages, de ses rencontres, « nourri des écritures, calligraphies, représentations symboliques, bestiaires fantasmagoriques et autres figures mystiques ou mythiques », Bernard Maricau peut peindre en toute liberté en évitant l’écueil des mots.

À travers une production prolifique et diversifiée, il ne cesse d’interroger l’humain, et tente de faire émerger nos racines les plus ancestrales, nos pulsions les plus secrètes, en suscitant et en provoquant nos réactions.

 

A propos de l’oeuvre

9è Inframonde, encre de Chine, pigments, acrylique, incrustation de photos d’atelier (body painting), tirage numérique monotype en kakémono
140 x 140 cm, 2010

« 9è Inframonde est l’une des dix compositions illustrant notre façon de voir et d’appréhender le monde à travers le filtre de nos engrammes ». Bernard Maricau s’interroge ici sur l’évolution de la société d’aujourd’hui. Il a utilisé des photographies issues d’un travail sur le body painting, réalisé quelques années auparavant.

Choisissant volontairement des tirages d’après séance, où la peinture commençait déjà à se diluer sur le corps et à perdre ses contours, il a créé une série d’engrammes sur le thème de la renaissance et d’une nouvelle humanité possible, s’extirpant du limon et de l’apocalypse que nous vivons actuellement.

Le 9è Inframonde est l’endroit précis où se jouent à la fois la fin d’un univers et la promesse d’une ère nouvelle, en train d’émerger. Aux deux coins opposés de la toile, deux silhouettes se détachent, séparés par un monde encore informe, où se devinent cependant des lignes verticales, signes d’une architecture humaine en train de se reconstruire.

Dans cet univers organique et monochrome, l’élément humain permet l’introduction de la couleur, comme l’étincelle d’une vie possible.