MOUCHÈS Philippe – « Autoportrait »

Sa biographie

Philippe MOUCHÈS

Né en 1956 à Saint-Sever (40).

Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris.

Vit et travaille à Ribérac (24).

Expositions personnelles et collectives depuis les années 80 à Paris, et en Dordogne depuis 2002 dans de nombreuses galeries.

2010 Exposition personnelle, Château des Izards, Coulounieix- Chamiers (24).

2011 Exposition collective, avec l’Oupeinpo, Galerie La Box, Bourges (18). Bibliographie : Contrepicterie, Éditions Au crayon qui tue, Paris, mai 2011.

 

Son univers

Après des études d’art et un diplôme en scénographie à l’École Nationale des Arts Décoratifs, Philippe Mouchès consacre une partie de son activité à la peinture murale et décorative, en tant que dessinateur et maquettiste au sein d’un atelier parisien. Puis, à titre personnel, il réalise de nombreuses commandes pour des édifices publics et privés.
Il peut ainsi se confronter aux techniques anciennes, telles que les utilisaient les peintres de fresques, et approfondir ses connaissances. Parallèlement, il a déjà une production personnelle et commence à exposer. Délaissant peu à peu la peinture décorative, il se tourne alors vers l’enseignement des arts plastiques, activité qu’il exerce encore aujourd’hui à Paris.

Toujours prêt pour de nouvelles aventures picturales, Philippe Mouchès, s’il laisse volontiers libre cours à son inspiration du moment, surtout dans le dessin, trouve aussi matière à créer en s’imposant des contraintes stimulantes, dont il sait ce qu’elles peuvent apporter à sa propre démarche artistique.
Ainsi, en 2009, Philippe Mouchès rejoint les adeptes de l’Oupeinpo (Ouvroir de peinture potentielle), directement inspiré de l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle), qui combine les notions de règles à respecter et de jeu. Dans une optique volontairement ludique et joyeuse, l’artiste crée également le Divisionnisme périgourdin, « mouvement artistique qui se propose de réunir tous les créateurs désireux d’explorer la fécondité d’une méthode de travail consistant à diviser avant de composer », et dont il reconnaît, non sans humour, être à ce jour le seul représentant.
S’en suivent plusieurs séries pour lesquelles il s’impose des postulats qui, loin d’entraver sa créativité, témoignent, par une sorte de défi consenti, d’une vraie jubilation à peindre, à jouer avec les codes, et à les combiner pour aboutir à une vision décalée, et renouvelée de la peinture figurative. La série sur les vaches, intitulée Cornus – avec son titre à double sens – en est un parfait exemple : prenant volontairement un sujet banal et « académique », Philippe Mouchès se donne pour contrainte de diviser son travail en trois parties : la vache, la grille et le drapeau : le paysage est traité à la manière du drapeau, en bandes, la grille tient lieu d’architecture, tout en introduisant l’idée de perspective.

Dans une autre de ses séries consacrée au portrait, Les Grands Anciens, Philippe Mouchès rend un hommage non dissimulé aux grands peintres qu’il admire et qu’il lui arrive aussi de «détourner» ailleurs, à travers des créations parodiques, qui sont en fait une manière différente de les vénérer, de s’en affranchir pour s’autoriser à créer, en s’amusant d’une admiration qui pourrait se révéler écrasante.

Au fil des séries et des nombreux tableaux, où Philippe Mouchès semble aussi à l’aise dans les portraits que dans les natures mortes, les paysages, les compositions, présentés parfois sous forme de triptyques, affleure souvent une vibration qui démultiplie couleurs et mouvements, efface certains contours, et dans laquelle pourrait bien se trouver l’émotion du peintre, en dehors de toute référence et de toute contrainte, comme une empreinte, à la fois prégnante et discrète.

À l’heure actuelle, Philippe Mouchès s’est lancé un nouveau défi ; il travaille sur une bande dessinée qu’il qualifie lui-même d’ «oupeinpienne» et de « pataphysique », et qui lui permet d’allier plusieurs techniques : la sculpture pour modeler les personnages, la création de maquettes pour les décors et sa production picturale actuelle.

 

A propos de l’oeuvre

Autoportrait, huile et acrylique sur toile, 92 x 73 cm
1997

« Je peins que je peins, donc je suis pourrait être le sous-titre de cet Autoportrait.

Bien sûr, le sujet de l’oeuvre est le visage que j’ai cherché à bousculer comme l’avaient cherché Picasso ou Bacon, et le monstre qui en résulte est forcément la partie frappante du tableau.

Cependant, si la multiplication du visage saute aux yeux, celle du corps, moins évidente a son importance : la main qui tient le pinceau, au centre du tableau, c’est ce que je vois, quoique je peigne, et que je ne peins jamais, la tache aveugle, le non-dit de la peinture ; en bas à gauche, mon reflet dans un miroir ; en haut, une photo scotchée, et, difficilement lisible, à droite, vu de dos, mon buste en position de peintre. Notons enfin la texture du support et les coulures volontaires, pour nous rappeler qu’il s’agit bien de peinture et non de photographie. »