PENTECÔTE Anita – « Vue et noeud du Garrit » & « Eiffet d’Eiffel au Garrit »

Sa biographie

Anita PENTECÔTE

 

 

Né en 1966 dans l’Essonne (91)
Étude de la photographie à l’Ecole Feret de Longbois, Limoges (1992-1995)
Vit et travaille à Périgueux (24)

 

 

 

1997: « Couleurs Marines », Périgueux
1998: « Périgueux sous la neige », Périgueux, Bergerac
1998 et 1999: « Légumes à la métaphore », Périgueux, Bordeaux, Saint-Emilion…
2000: « Images rêves », « galerie l’Art Nôtre », Périgueux et galerie « Claudine
Ratier”, Paris »
« Paroles d’oeufs », Périqueux, Bordeaux, Saint-Émilion, Saint Macaire
2000 et 2001: « Les formes de la passion », Bordeaux et Paris (mois de la photographie)
2002: “Entre les lignes”, Périgueux, Bordeaux, Saint-Émilion
2003: « Objets détournés avez-vous une âme ? » Hôtel de ville de Saint-Émllion, galerie Atalante Madrid

Reportages pour divers magazines et illustration pour l’édition
Sensibilisation à art photographique dans les écoles

Bibliographie
Le coeur et l’ouvrage (photographies sur des gestes d’artisans en noir et blanc) et Chemins de table en Périgord (Illustration couleur de paysages du Périgord), Editions de la Lauze, Le grand livre de Périgueux (Illustration couleur et noir et blanc de Périgueux).


Son univers

Certaine de vouloir poursuivre une carrière artistique, Anita Pentecôte a dû attendre ses vingt ans pour faire une formation professionnelle aux techniques de prises de vue et de tirages de photos.

Délaissant le tirage papier qui ne la satisfait pas, elle travaille comme assistante photo dans des studios et découvre d’autres types de techniques plus élaborées qui jouent sur les épaisseurs et les matières. De nouveaux projets l’entraînent en Afrique pour des photos de tournage, puis sur un travail photographique autour du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou, ce qui l’amène quelques temps, de retour en France, à couvrir des festivals de musique et de films.

L’envie de voyager ne l’ayant pas quittée, Anita Pentecôte décide de reprendre ses études d’arts plastiques à Montréal pour faire les Beaux-Arts. Après une remise à niveau à l’Université où elle s’initie à la peinture et à la sculpture, elle se spécialise dans l’apprentissage des arts d’impression – sérigraphie, lithographie, gravure, photographie sur de multiples supports. Elle renoue donc avec la photo, riche de toutes les techniques qu’elle a acquises, et crée en hommage à sa famille Ascendances – sérigraphie et photographies sur bois –, une série de triptyques qu’elle réalise entièrement. C’est d’ailleurs en tant que photographe et plasticienne que, de retour en France, elle mène plusieurs projets qui mêlent installations, sérigraphies, réalisations visuelles et sonores.

Grâce au projet européen Vues imprenables, elle rencontre, à Marseille, le collectif Oscura, avec lequel elle découvre une nouvelle technique de prise de vue, le sténopé, qui va avoir une influence déterminante sur la suite de son parcours. Elle s’en explique : « À l’origine de ma démarche professionnelle, il y avait cette obsession de montrer des images sur des supports alternatifs grâce à différentes techniques : photos, tirages anciens, transfert, sérigraphie, lithographie, gravure. Le bois – tronc d’arbre, mobiliers, panneaux –, le métal – capot de voiture, plaque d’aluminium –, les tissus, le plastique, étaient autant de supports pour libérer l’Image de son format. En détournant de leur destination les objets devenus cadres, ils participaient à la mise en valeur de l’image ou en détournaient le sens.

Le sténopé me permet de rentrer dans la matière. La simplicité apparente de la technique (une boîte, un trou), l’utilisation de boîtes de la vie courante comme appareils de prise de vue, la déformation aléatoire de l’image, la profondeur de champs, correspondent parfaitement à mes sensations artistiques.

Les sténopés réalisés provoquent des émotions particulières, une distorsion de la réalité. L’étrangeté de l’image contient un inconscient collectif proche de l’enfance. Cette étrangeté va dans le sens de la compression temporelle : fabriquer une image grâce à une technique ancestrale pour en faire un objet contemporain à la limite de la réalité objective. Mon travail actuel est tourné vers l’archéologie industrielle. Filature de Belvès, Forges de Salignac, Papeterie de Vaux, Pont Eiffel à Saint-Cyprien, sont autant de témoignages figés de l’activité économique locale du passé.

Mes images sont à la croisée de ces temps anciens et de la modernité. Le sténopé est une technique qui utilise le temps, qui est le temps. Ce temps objectif de la pose contredit le temps qui s’est arrêté, celui qui n’est plus qu’un souvenir déformé par les témoignages, par mes voyages, mes vies, mes regards ».

 

A propos de l’oeuvre

Vue et noeud du Garrit, images sténopés, 2009
65 x 42 cm

Vue et noeud du Garrit « Le pont en métal du Garrit à Saint-Cyprien porte en lui les traces du temps. La déformation de l’image due au plan convexe du papier dans la chambre noire (boîte de conserve) prononce la diffraction du temps. La position de la boîte au moment de la prise de vue transforme de manière inattendue les poutrelles du pont, y ajoute une dimension féminine tout en rondeur, tout en offrant une vue sur le pont de l’autre vallée. ».

 

 

Eiffet d’Eiffel au Garrit, images sténopés, 2009
60 x 31 cm

Eiffet d’Eiffel au Garrit « C’est en 1892 que le pont fut créé. Il remplaçait le bac du Garrit, utilisé par les producteurs pour livrer le tabac au magasin de tabac en feuilles de Saint-Cyprien. Ce passage, maintenant abandonné, a été primé à l’exposition universelle de 1900. D’inspiration Eiffel, on a longtemps cru qu’il avait été construit par l’ingénieur. Tout en métal, il porte en lui les traces du temps. Rouille, peinture écaillée, ferraille tordue, ses poutres et piliers proposent une superbe perspective. L’entrelacement des poutrelles, l’ordonnancement des rivets, les croisillons qui supportent les contreventements, les garde-corps font partie d’un patrimoine industriel disparu, mais qui résiste au temps. L’érosion des matières, leur transformation, l’incrustation des lichens en font une oeuvre d’art en soi. La technique du sténopé permet de capturer l’instant de diffraction des temps, des espaces et des lumières. ».