GRIPON Anthony – « Blanck page syndrome »

Sa biographie

Antony GRIPON

Né en 1973 à Alençon (61). DNSEP option art, DNAP option art à la Villa Arson, Nice. Vit et travaille à Sarlat (24).
2009 Le rêve d’Icare, champs d’ailes écrits avec 1353 bougies, scène en plein air, Sarlat.
2010 Kératine expansion, installation réalisée en duo avec Eric Solé, chapelle Saint-Benoît, Sarlat.
2011 Flash vernissage Galerie Laz’Art avec Le Mètre Cube, Le Lardin-Saint-Lazare ; Comprendit, Association Mydriase, Saint-Avit-de-Vialard ; Iso², résidence de création et restitution, Espace Culturel François-Mitterrand, Périgueux.
2012 EnJeux, Association Athéna, Sarlat ;
57e salon de Montrouge, Beffroi de Montrouge ;
Participation au prix La Palette, Paris.
2013 L’art en kit, Le Mètre Cube, Montignac ; Résidence à Thaillywood, Thaïlande (juillet – août) ; Installation sur la Lanterne des Morts, Sarlat. 2014 : Villa Cameline, Nice.

Acquisitions publiques :
2007 Fonds Départemental d’art Contemporain,
Dordogne.

Son univers

Anthony Gripon, dit « le Faiseur », aime le jeu. Préférant le verbe « jouer » au verbe « travailler », l’artiste développe son oeuvre au hasard des rencontres et des opportunités. Toujours soucieux de la place qu’il pourrait prendre au sein de l’Histoire de l’art, l’artiste tente, chaque jour, « d’apporter un petit gravillon à l’édifice de l’Art ». Car selon lui, « faire de l’art, c’est laisser une trace ». Ainsi l’artiste s’emploie à produire une oeuvre multiple, drôle, où le collage occupe une place centrale. Jouant avec les mots, les images et l’histoire de l’art, Anthony Gripon cherche à produire une réflexion. L’oeuvre d’art est selon lui cette « cosa mentale » dont parle Léonard de Vinci, une idée qui nous fait penser le monde. Le spectateur occupe ainsi une place privilégiée dans le travail de l’artiste. Il explique d’ailleurs que lorsqu’il n’a pas de perspective d’être vu, il ne ressent pas « la nécessité de faire ». Il souligne néanmoins que son travail « n’est qu’un point de vue » qui invite le spectateur à s’interroger sur le monde qui l’entoure, et à le « regarder à travers le filtre de l’art ».
Si l’artiste invite à la réflexion, ce n’est jamais de manière grave. Préférant l’amusement et le rire, il use de la polysémie de la langue française, multiplie les calembours et autres traits d’esprit. Il procède toujours par collages, qu’il s’agisse des oeuvres produites lors de sa résidence en Thaïlande en juin dernier ou de sa dernière intervention sur la Lanterne des Morts à Sarlat. Les associations d’idées sont souvent le point de départ d’une nouvelle création. L’histoire de l’art, qui n’a cessé de produire de nouvelles théories, demeure un point de repère essentiel, un matériau qu’il recycle pour alimenter sa démarche. Ainsi, à l’instar des travaux menés par Christo et Jeanne-Claude, emballant les monuments pour mieux les révéler, Anthony Gripon a utilisé la même technique pour sa dernière oeuvre. Avec le Service du Patrimoine de la Ville de Sarlat, à l’occasion du 100e anniversaire de la loi sur la protection du patrimoine, il a recouvert entièrement la Lanterne des Morts de tissu argenté. Cette intervention, qui a permis à l’artiste d’entamer une nouvelle réflexion, très importante à ses yeux, donnera lieu, en 2014, à un projet d’exposition à Nice (Villa Cameline). Proposant une installation in situ dans ce lieu fortement marqué par le temps, Anthony Gripon souhaite le révéler sous un autre jour et, à nouveau, inviter le spectateur à s’interroger sur ce qu’il voit.

A propos de l’oeuvre

Cette photographie, issue d’une série de quatre images, a été réalisée lors de la première résidence de l’artiste, qui le conduisit en Thaïlande en juin 2013. D’abord désorienté par cette expérience nouvelle, Anthony Gripon fut alors victime du « syndrome de la page blanche ». C’est en puisant dans cet état de totale vacuité que l’artiste a réalisé cet assemblage de feuilles A4 froissées. Disposées autour de son crâne, comme une sorte d’étrange excroissance, toutes ces pages blanches dissimulent la tête de l’artiste, et matérialisent le vide qui l’envahit. L’artiste choisit d’ailleurs de se photographier devant le mur bleu du pool house de son hôtel, « lieu où l’on ne fait rien ». Réalisé sans aucune aide, cet autoportrait est le résultat d’une pure coïncidence.
L’image, pourtant, paraît très composée, et illustre parfaitement l’idée du néant, toute la partie droite de la photographie restant vide, tout comme l’était alors l’esprit de l’artiste. Et c’est bien par le jeu du hasard que ce « syndrome a fait oeuvre ».