MAAÍMURA Inna – Travaux In Povera Data

Sa biographie

Né en 1972 à Laxou (54). Élève au Musée des Beaux Arts de Chartres.
Licence de philosophie, Université François-Rabelais Tours. Vit et travaille à Saint-Avit-de-Vialard (24).

2008 Matières grises/requiem pour la Bessède, peintures/installation/
vidéos/actions, L’atelier-Montignac-Dordogne (Mydriase).
2009 Le grand Splatscho, installation plastico-sonore-vidéo, L’atelier-Montignac-Dordogne (Opus One/Mydriase/SPMBB).
2010 Monobloc, installationdisposition (Opus Duo/Mydriase/SPMBB), Saint Geniès.
2011 ISO 2 (avec le collectif SPMBB), résidence de création dans le cadre du dispositif Onde(s) de choc, Agence Culturelle Départementale Dordogne- Périgord, Périgueux ; Fluoxetine, exposition peintures/installations,
Saint-Avit-de-Vialard ; Terminus technicus (Opus Ter/Mydriase/SPMBB),
Les Eyzies, Le Bugue.
2012 Expoésie, Festival de poésie, Périgueux ; Minimal Masses (Opus 4/Mydriase), Saint-Avit-de-Vialard ; In Povera Data (avec JP Vandeclisse/Mydriase), Saint-Avit-de-Vialard. 2013 Carbonièra/ nous habitons un monde (Opus 5/Mydriase + casav).

2011, 2012, 2013
Poétiques Hivernales, programmation et participation Mydriase, Saint-Avit-de-Vialard, Le Bugue, Périgueux.

Acquisitions publiques :
2009, Fond Départemental d’Art Contemporain, Dordogne.

Son univers

À l’instar des artistes conceptuels, dont il partage la démarche, Inna Maaimura, nourri de lectures et de recherches, s’interroge, tout comme il interroge le spectateur, sur ce qu’on lui donne à voir. Ses préoccupations évoluent au fur et à mesure que les années passent. Actuellement, l’artiste porte son attention sur la matérialité des objets de l’art. Les travaux menés sur l’Arte Povera lui ont permis d’alimenter sa réflexion. Ce mouvement, né en Italie dans les années 1960, rassemblait des artistes qui souhaitaient réagir face à la société de consommation de l’époque. Cette démarche, actualisée, est une façon d’interroger notre propre système et d’évoquer cette « marchandisation » de l’oeuvre d’art. Utilisant des matériaux pauvres, presque insignifiants, l’artiste repense cette idée de « la donnée brute » et produit une oeuvre immédiate.
L’artiste appuie aussi sa réflexion sur les théories minimalistes, dans lesquelles la frontalité de l’objet occupait une place centrale. Le projet Iso 2 en est, à ce titre, un bon exemple. Invité pour une résidence de recherche, dans le cadre d’Onde(s) de choc, à l’Espace Culturel François Mitterrand en 2012, le collectif SPMBB, dont fait partie l’artiste, propose alors une oeuvre unique. Utilisant le carré, forme minimale par excellence, les artistes délivrent une proposition qui interroge notre comportement face à l’oeuvre d’art. « Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art ? Comment regarder une oeuvre d’art ? » Cette question de la frontalité à l’oeuvre renvoie directement au travail de Marcel Duchamp. Avec ce projet, Inna Maaimura a également soulevé un autre élément important, celui de la perception de l’oeuvre. Pouvons-nous réellement pénétrer le mystère d’une oeuvre d’art ? Qu’en est-il de l’opacité, de la résistance des choses ? Opérant par glissement, l’artiste évoque alors la question de l’obscurité et du vide. Développant le concept du Skotos, (obscurité, en grec ancien), celui-ci pose l’obscurité « comme condition aux possibilités du voir ».
Cette notion, développée en 2012, donne lieu à différents projets. En 2014, à l’invitation de l’association Excit’oeil, l’artiste participe à la nouvelle édition des Rendez-vous de mai du Moulin de la Baysse. Pour ce projet, Inna Maaimura réalise une installation « sonore, plastique et visuelle » où photographies et vidéos sont intégrées. La question du « voir » demeure toujours au coeur de son travail. Explorant différents médiums, l’artiste ouvre sa pratique tout en essayant de faire correspondre les champs. C’est donc en dépassant ce conceptualisme de prime abord que le spectateur pourra appréhender toute la poésie, la sensibilité et l’imaginaire qui se dégagent de l’oeuvre.

A propos de l’oeuvre

Travaux In Povera Data, 2 plaques de métal rouillé, carton, papiers pliés, 30 x 15 x 6 cm, 2011

« Issue d’un ensemble non définitif et indiquée sous l’appellation de « In povera data » (exposition 2012), cette création fait explicitement référence à l’arte povera. L’ensemble composé de deux petits boîtes carton (doublées de boîtes en bois) contient de petites lames de verres et des papiers pliés et suggère sans doute un archivage, un ordonnancement dont on cherche un peu la clef ou le sens, une sorte de petite bibliothèque ou réserve occulte et abritée. Comme si contenu et contenant se cherchaient l’un et l’autre sans se trouver, bien que notre rêverie les sente intimement liés.
La sobriété, la simplicité ou la pauvreté des matières confèrent à une poétique sous-jacente, discrète – presque secrète – et nous laissent aller à une imagination sensible car ainsi laisser les choses-mêmes apparaître sans commentaire dans leur simple présence, nues, n’enlève en aucune façon leur opacité. Sorte d’idiotie du réel.
Apprécier les choses pour elles-mêmes, pour ce qu’elles sont sans se donner d’alibi spirituel à haute valeur culturelle ajoutée… C’est, d’une certaine façon, leur être fidèle et entrevoir le sensible ou la question ouverte qu’elles délivrent. » (Inna Maaimura).


INNA MAAIMURA
http://maaimura.free.fr/

maaimura@free.fr