MOUSNIER Anne-Paule « MOON » – « Le peuple des Vénus »

Sa biographie

Anne-Paule Mousnier « MOON »

 

Née en 1972 à Soyaux (16).

Autodidacte, formation artistique construite par les expériences de terrain individuelles ou collectives et les expérimentations personnelles.

Diplôme d’un Beatep (brevet animation technicien de l’éducation populaire) Environnement. Formation d’éducateur à l’environnement. Vit et travaille à Saint-Eutrope (16).

2011 Exposition Hom’oxydation, interprétation de l’art des origines, Salle de l’Horloge, Saint-Aulaye.

2012 Exposition avec Céline G., Traces, De l’art paléolithique à l’art contemporain, Café associatif, Léguillac de Cercle ; Exposition collective Grandeur Nature Installation Land art au coeur de la nature, ancien terrain militaire de Savignac-les-Eglises.

2013 Expositions collectives, Collectif Contempora, Restaurant administratif de Périgueux ; restitution du travail sur les gravures préhistoriques de la grotte du Placard, Château de Montbron (16) ; L’art de la préhistoire en Charente… L’art préhistorique au Placard…, collaboration avec les services culturels et patrimoine du Conseil départemental de la Charente, résidence ; Grandeur Nature, Installation Land art au coeur de la nature, La scierie, Piégut-Pluviers.

 

Son univers

Autodidacte, Anne-Paule Mousnier construit son parcours par l’expérimentation. Après des études d’arts plastiques au lycée, l’artiste délaisse la peinture et le dessin et s’oriente alors vers une toute autre direction. Elle valide un brevet dans l’animation et devient éducatrice à l’environnement. Les formations qu’elle propose allient le scientifique et l’artistique et sensibilisent les publics aux questions écologiques, environnementales et culturelles. De ces complémentarités, naît alors l’envie de renouer avec la pratique artistique. Deux orientations se dessinent : la question de la femme et de sa représentation à la Préhistoire et le rapport de l’homme à son milieu naturel.

Partant du constat que la femme n’est évoquée et représentée que dans son rôle de reproductrice, l’artiste décide de remonter jusqu’aux premières traces de l’homme. Qui étaient ces femmes de la Préhistoire ? Quel était leur rôle ? La lecture de nombreux ouvrages sur le sujet et la visite de sites préhistoriques lui ont permis de comprendre les codes et la symbolique de ces représentations. Une ligne simple, efficace, stylisait alors la figure féminine. Ces codes stylistiques, retrouvés dans toute l’Europe, évoquaient l’idée de transmission culturelle. Mais qui représentait ces femmes ? Et pourquoi l’histoire n’en a-t-elle fait que le seul symbole de la maternité ? La société du XIXe siècle, bâtie autour de l’homme, et la profession d’archéologue, uniquement masculine, peuvent expliquer le parti pris des chercheurs. Mais, au cours des années 1990, de nombreuses femmes archéologues ont fait leur apparition et ont changé la donne. Sans tomber dans un discours féministe, l’artiste reste vigilante quant à la condition des femmes. En douceur mais avec ténacité, elle revendique ses idées à travers sa peinture. Utilisant toujours la même palette, l’artiste oscille entre abstraction et figuratif et décline la figure féminine et ses codes, utilisant les couleurs chaudes de l’ocre ou du rouge pour la représenter. En parallèle de ces travaux, l’artiste développe une pratique in situ, au coeur de la nature. Fascinée par les Arts Premiers et leur spiritualité, l’artiste s’approprie cette idée du lien que l’homme entretient avec son environnement. Certains motifs reviennent régulièrement dans ces oeuvres comme la toile d’araignée, capteur de rêve dans la culture amérindienne. L’artiste travaille avec les matériaux trouvés sur place et réalise des installations éphémères.

Ces deux démarches bien distinctes n’entrent presque jamais en relation. Poursuivant ses expérimentations Anne-Paule Mousnier participe à de nombreuses résidences et apprécie l’immersion en milieu naturel. En recherche perpétuelle, l’artiste explore aujourd’hui les techniques de la lithographie.

 

A propos de l’oeuvre

« J’aime remonter le chemin des origines de l’humanité, retrouver les traces de mes soeurs lointaines. La symbolique des figurations féminines, m’est à la fois, énigmatique et évidente, forte et émouvante. Elle entretient le mystère et les hypothèses sur le rôle de ces premières femmes… Chasseuses-cueilleuses, déesses mères, matriarches, chamanes… ». La représentation des femmes au Paléolithique supérieur est donc le sujet de cette oeuvre, issue d’un riche corpus d’oeuvres. Accumulées sur la toile, ces Vénus, se diversifient par leurs morphologies et leurs parures. Très stylisées, les figures se superposent sur un fond ocre, réalisé à partir des terres de Dordogne. Comme un peuple à part entière, ces déesses posent la question de la place des femmes dans nos sociétés et ce, depuis la Préhistoire.